Et, au bout, je trouve la côte
L’immensité de la mer, la raideur des falaises, l’odeur des algues, le craquement des coquillages sur lesquels je marche par inadvertance, le vent d’embrun, les jours gris en Normandie.
Tous ces éléments, au final, ne font qu’un.
Les strates de roche visibles sur les faces abruptes des falaises se confondent avec les bancs d’algues qui s’accumulent en bas.
Mondes minéraux et végétaux s’y mêlent, créant cet éco-système particulier.
S’ancrer dans un territoire, c’est comprendre ses ressources, révélatrices de sa typologie. Ne faire qu’un avec cet éco-système c’est se saisir de ces ressources en les amenant vers un autre champs d’application.
À travers l’exploration de cet environnement, je récolte de la matière brute - Algues, coquillages, rochers - témoignant de mes observations.
Comment, à travers la collecte et la revalorisation de matières organiques, récréer un éco-système côtier ?
Ces ressources une fois réduites en cendres, et en les mélangeant à divers fondants, oxydes, minéraux, deviendront mes émaux, et s’exprimeront pleinement sur mes grès réfractaires.
Afin d’accentuer l’aspect abrupte et minéral de mes pièces, j’ai rajouté de la très grosse chamotte, de 0 à 3mm, à mes terres.
L’intérêt est aussi de permettre un jeu avec l’émail, le laissant se répartir sur ces couches de chamotte, coulant plus ou moins dessus.
Ainsi, cette série de pièces constitue une étude territoriale et recréé un paysage côtier, avec des surfaces différemment émaillées, différemment chamottées, de tailles et formes différentes. Accompagnée d’un ensemble d’Haïkus, le projet «Et, au bout, je trouve la côte», offre de témoigner à échelle réduite la richesse et la diversité dans leur unicité de cet éco-système et de ses ressources organiques.